But pour la Yougoslavie: Komljenovic (4e).
La ville s'était habituée à changer de couleur au gré des matchs à La Beaujoire. Couleurs des drapeaux mêlés, couleurs de peau. Les longues nuits des supporters place du Commerce, ou au pied de la statue de Louis XVI sont suspendues jusqu'au prochain quart de finale qui n'a pas encore d'affiche. Des concerts cours Saint-Pierre à la guinguette du muscadet incandescente de maillots chiliens, des parties de foot des Brésiliens à la lumière des réverbères à ce samouraï japonais achetant son ticket de tram entouré de deux geishas, Nantes ne serait pas loi d'être un site modèle même si hier soir, il y avait moins d'entrain. Les Américains n'osaient guère la démonstration, et leur apprentissage de fans de football ne serait en rien enrichi de la présence terne de quelques Yougoslaves ivres, saluant d'un bras tendu des beurettes faisant leur shopping. Ils beuglaient quelque chose comme «Jean-Marie Le Pen». Seules syllabes de français qu'ils parvenaient à articuler. Mais trois CRS et le regard détaché des passants, auront dissuadé les crétins de rejoindre Allemands et Anglais sur la scène des coups et blessures. Au stade, les Yougoslaves peuvent tenter de couvrir l'hymne Américain, le match ressemble au premier couplet de New York-New York: «I'm leaving tomorrow», je pars demain. Les coéquipiers de Dejan Stojkovic dont la mission était de marquer plus de buts que l'Allemagne pour éviter de rencontrer les Pays-Bas au tour suivant n'y parviend