La Baule envoyé spécial
Un match nul suffirait à l'Angleterre contre la Colombie aujourd'hui pour éviter le pire, et, au mieux, se retrouver dans la position inconfortable d'affronter l'Argentine en 8es de finale. Après la déception de Toulouse, où, face à la Roumanie, les hommes de Glenn Hoddle ont pratiqué un football des plus convenus, l'entraîneur anglais se doit de regagner la confiance du pays, qui doute ombrageusement de son style contrarié et contrariant fait de patientes et très esthétiques constructions policées, mais peu rentables. Michael Owen, en deux fulgurantes apparitions à la place de Teddy Sheringham, a prouvé qu'un peu d'inconscience suffisait parfois à dérouter les défenses les plus aguerries. Hoddle ne veut pas donner l'impression de céder à la pression populaire s'il alignait d'entrée son jeune attaquant-joker. «Si je l'avais titularisé avant et qu'il n'ait pas marqué, on m'aurait dit qu'il n'était pas prêt.» De plus, Hoddle estime que Sheringham «n'a rien fait de mal», tandis qu'Alan Shearer constate qu'Owen «ne pouvait faire mieux». La solution viendra sans doute paradoxalement de Sheringham, suffisamment largué pour avouer qu'il ne s'était pas vraiment senti dans son assiette lundi, et qui accepterait qu'Owen lui soit préféré. Dans cet enchevêtrement de politesses, il est bien difficile de lire dans les pensées de chacun. En ce qui concerne les lignes inférieures, les plans d'Hoddle sont clairs comme une tasse de thé brouillée par un nuage de la