De la terre battue de Roland-Garros au gazon de Wimbledon, il n'y a
guère que deux semaines pour s'adapter. La manière de jouer de certains s'en ressent. L'Espagnol Carlos Moya, numéro 4 mondial et récent lauréat à Paris, en est un exemple probant. Et s'il est passé en cinq sets au premier tour face à l'Indien Bhupathi, 323e mondial, Moya est tombé 4-6, 6-4, 6-3, 6-4 jeudi, lors de son deuxième match.
Les coups de son adversaire marocain Hicham Arazi, qui vient de changer d'entraîneur, n'ont pas été spécialement percutants, mais Moya a multiplié les fautes directes. Il a ainsi rappelé, sans le vouloir, combien il est difficle de digérer la terre une fois le régime à l'herbe entamé. Depuis l'ère du Suédois Björn Borg, six fois couronné aux Internationaux de France et cinq fois titré à Wimbledon, dont trois doublés, en 1978, 1979 et 1980, personne n'a triomphé sur les deux surfaces. Les Américains McEnroe, Lendl, Courier et Agassi, ainsi que le Suédois Edberg et l'Allemand Stich ont approché l'exploit. Cela donne un relief supplémentaire à la gageure d'«Ice Borg». Et une motivation particulière pour la nouvelle génération. Mais celle-ci a-t-elle la carrure de ses aînés?
Avec l'élimination de Moya, le public de Londres entre deux averses a vu en effet la chute de nombreux bons joueurs de terre battue. L'Espagnol Alex Corretja, finaliste à Roland-Garros, a échoué d'entrée devant l'Américain Justin Gimelstob 7-6 (7/3), 6-2, 6-3. Le Chilien Marcelo Rios, 2e joueur mondial, l'a im