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Libération

Festin avec vue sur le match. Dans les loges des dix stades, les VIP peuvent faire bombance.

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publié le 27 juin 1998 à 4h35

Le match a débuté depuis plus d'une minute lorsqu'un homme en

costume rayé s'enquiert: «Les bleus, ce sont lesquels? ­ Les Italiens. ­ Ah! Alors les blancs, ce sont les Autrichiens.» Gagné. Le profane fait partie de cette cohorte de VIP ayant l'insigne privilège d'assister à un match de la Coupe du monde dans les meilleures conditions, sans bourse délier, qui plus est, et parfois même en n'y connaissant strictement rien. Le tout, de préférence, muni d'un portable, histoire de snober les copains sur l'air de «tu ne devineras jamais d'où je t'appelle». De la confiture aux cochons, penseront certains vrais supporters. Sans doute. Mais le fait est que la manifestation, événement sportif en premier lieu, se double d'une monumentale opération de communication pour quantité d'entreprises et de sociétés qui n'ont pas hésité à engager des sommes importantes afin d'associer, de près ou de loin, leur nom au Mondial.

Grandes manoeuvres. Avec une cerise sur le gâteau: la possibilité d'assister à la rencontre du jour se double d'une invitation pour déjeuner ou pour dîner, qui dans les discrètes loges, qui dans le village ou le chorum (vastes espaces sans grâce caractérisés par une animation musicale intempestive), cénacle des affaires où l'on peut autant se soucier de l'éventuelle signature d'un prochain contrat que de l'état de santé de Dugarry ou des performances de Batistuta.

C'est la maison Lenôtre qui a été retenue par le CFO pour assurer la restauration sur les dix sites où se déroule