But pour l'Argentine: Pineda (36e)
«El Kaiser» manie à merveille l'art de ne pas trop en dire. Aux questions, Daniel Passarella, l'entraîneur argentin, oppose des dents d'un bel éclat et un costard sans pli. La veille, il parlait de «test important». Là, il évacue: «Nous voulons aller plus loin et bien jouer.» Pourtant, son équipe vient de battre la Croatie avec une marge plus impressionnante que ne l'indique le score (1-0). Elle réalise la même performance que la France avec trois victoires en poule. Et peut légitimement lorgner sur un troisième titre mondial. Tout juste «El Kaiser» consent-il encore à dire: «Nous avons été plus puissants, nous avons plus de clarté dans le jeu.»
Pourtant, hier, l'Argentine, a impressionné son monde. A la fois séductrice et séduisante. Tout en mouvement, en fluidité. Distillatrice d'un jeu court, direct, et inspiré, d'un foot au ras du gazon mais pas au ras des pâquerettes. Ce qui fait dire à Miroslav Blazevic, mentor et coach des Croates: «L'Argentine a confirmé ses grandes ambitions, réelles et réalistes.» Quant à son équipe" «Nous ne jouerons pas avec le frein à main», avait promis Blazevic. Frileuse, elle a juste oublié de passer la quatrième vitesse. La Croatie a beau produire une belle addition d'individualités, il manque, pour faire monter la sauce, du liant. Ce qu'a justement l'Argentine. L'équipe, constituée à 50% d'Italiens du Calcio, a épuré son jeu. Sous la poigne passarellienne («sérieux, professionnalisme, humilité et sacrifice