Saint-André-des-Eaux (Loire-Atlantique), envoyé spécial.
En trois rencontres, l'équipe norvégienne de l'énigmatique Egil Olsen, révélation des qualifications, est toujours invaincue. Elle avait perdu de sa superbe lors des premiers matchs (nuls) mais s'est imposée mardi, pour la deuxième fois cette saison, face au Brésil. La manière nordiste, c'est Egil Olsen, ancien footballeur, informaticien, membre du Parti communiste norvégien, qui en parle le mieux puisqu'il en est le dépositaire. Mais le seul entraîneur au monde à envisager le foot comme Deep Blue les échecs n'est pas le monstre froid qu'on imagine: «Nous sommes habitués à nous entendre dire que nous avons le style le moins séduisant. Pourtant, nous allons continuer.»
Il ne s'agit pas que le doute s'insinue à la veille d'un match décisif face à l'Italie. L'homme qui est parvenu à imposer à une équipe de légionnaires que le système primerait toujours sur l'individualisme ne manque même pas d'humour. Il dit disposer désormais de «la meilleure équipe du monde à jouer sans ballon». Une sorte de conviction inoxydable, synthétisée en un 4-5-1 des plus indigeste. Refusant de livrer de ses programmes mis au point dans un laboratoire universitaire spécialement créé autour de lui, il affirme ne pas détenir le secret d'une victoire.
Style direct. «Je pense que cela prendra du temps avant que le football s'appuie sur la science.» On est si bien avancé à ce stade de l'explication que revenir sur le strict terrain du foot éclaire toujo