Lens était sous haute tension vendredi. Des incidents ont été vite circonscrits dans l'après-midi, mais rien n'était réglé. D'autant que les deux écrans géants, où les supporters sans billet auraient pu suivre le match, ont été supprimés dans le cadre des mesures antihooligans. Vingt-cinq spotters (physionomistes) britanniques étaient aux aguets. Rencontre avec leur chef, Eddy Curtis, patron de la lutte antihooligan au plan national.
Qui sont les hooligans anglais?
Parmi les «soldats», il y a des chômeurs, mais beaucoup sont insérés professionnellement et socialement. Quelques-uns sont politisés, mais ce phénomène est moins marqué qu'en Allemagne. Je crois que la plupart sont des gens très seuls, mal dans leur peau, qui recherchent une sorte de famille. Les «chefs» sont avocats, architectes, chefs d'entreprise. En Angleterre, nous avons même arrêté un policier, un gardien de prison et un médecin. Ces «dirigeants» sont très structurés. Voici plusieurs mois, nous les avons suivis jusqu'en France alors qu'ils venaient repérer les sites. Ils peuvent s'habiller en costume-cravate, faire des détours par des aéroports d'autres pays d'Europe. Nous savons que certains viennent d'atterrir à Barcelone, en Italie, à Amsterdam et à Anvers. Ils dépensent beaucoup d'argent pour ces ruses. Ils sont capables d'épargner pendant des mois pour ça.
Comment a évolué le hooliganisme?
Dans les années 60, nous avions les teddy boys contre les Noirs. Puis il y a eu le