Bandol (Var), envoyé spécial.
Quel point commum y a-t-il entre l'équipe du Danemark, vainqueur de l'Euro en 1992, et celle qui affrontera dimanche le Nigeria en huitième de finale? «Trois joueurs», répond dans un sourire Peter Schmeichel, le portier danois de Manchester United, avant de filer à l'anglaise, les gants sous les aisselles, rejoindre ses camarades au milieu du terrain pour l'entraînement. Peu importe qu'ils ne soient que deux, le sourire Ultrabright, sous des sourcils ultrablonds, est celui d'un homme qui en était. L'autre étant Brian Laudrup, le jeune. Son frère aîné, Michael, auquel pensait sans doute Schmeichel, fâché avec le sélectionneur de l'époque, n'avait pas fait le voyage en Suède.
Schmeichel, donc, personnage aussi incontournable du groupe danois que gardien difficile à contourner. A 34 ans, il est, depuis son match face à la France à Lyon, le recordman du nombre de sélections en équipe nationale (103). Il dispute pourtant en France sa première Coupe du monde. Du coup, malgré les années, les expériences accumulées, Peter Schmeichel boit ce Mondial comme un élixir de jouvence. «Bien sûr que je suis content de ce record, mais je compte continuer encore quelques années. Je m'éclate trop en ce moment pour songer arrêter.» Schmeichel, c'est un visage poupin sur des épaules de sage. Un sourire de bleu dans une gueule de monstre. C'est la fraîcheur d'un novice au service d'un leader. Il suffit de le voir s'amuser à l'entraînement. De le voir lever les bras au