Pas de matchs hier sur le gazon de Wimbledon, à cause de la météo
britannique fidèle à sa pluvieuse réputation. Donc, pas d'occasion de vérifier si l'Américain Pete Sampras, qui jouait samedi contre le coriace Suédois Thomas Enqvist (1), confortera la sienne. Une réputation qui veut que le numéro 1 mondial, coiffé de 10 couronnes en Grand Chelem, dont 4 à Wimbledon en cinq ans, soit quasi imbattable sur la verte surface de Londres: son bilan demeure à ce jour de 43 victoires pour 5 défaites. Tenant du titre, un nouveau fait d'arme de Sampras renforcerait ainsi son sentiment d'être vraiment herbivore, et de rester le plus grand. «Si l'on ne peut pas être à la hauteur d'un tournoi comme celui-là, disait-il, autant ne plus jouer au tennis.» Il lui donnerait surtout un regain de confiance après son début de saison catastrophique. Car mise à part sa suprématie dans les tournois mineurs de Philadelphie et d'Atlanta, l'Américain a été battu en quarts de finale du dernier Open d'Australie, dont il défendait le trophée. Puis il s'est embourbé sur la terre battue de Roland-Garros dès le deuxième tour. Ces résultats, associés à la perte symbolique de son premier rang mondial au profit du Chilien Marcelo Rios pendant quatre semaines, ont semé le trouble dans l'esprit monolithique d'un Sampras dévastateur. Et le record des 11 victoires en Grand Chelem de l'Australien Roy Emerson, à portée de sa raquette, a soudain paru moins accessible. Pour toutes ces raisons, cette édition de Wimbledon