Vingt heures au presbytère, salle des associations: les vétérans de
l'US Pontarmé sont là pour la visite médicale annuelle. ça parle foot. Bruno, 33 ans, dit qu'ils ont installé des télés à son boulot pour éviter l'absentéisme. Il bosse à Air France, au fret, et voit la France en finale: «c'est sûr à 100%.» Flaubert Duplessis, la cinquantaine, beau visage couleur d'ébène, est plus sceptique. A l'image de son tee-shirt «Legenda do Brasil» où les noms de la plupart des nations admises en 8es de finale entourent le drapeau brésilien frappé d'un 9, il est pour tout le monde: «Je suis pour le sport, malheureusement, le Mondial est celui des arbitres, magouille et compagnie.» Tous plaisantent, titillent et pelotent les «gougouttes» de Flaubert, dirigeant, entraîneur et joueur. Originaire de Guadeloupe, il dit, avec un large sourire, descendre de Richelieu: «Depuis, il y a eu un peu de métissage», ce qui est heureux, son visage étant plus avenant que celui du cardinal. Alain Cardin, avec son accent du Sud-Ouest, déclare: «Pas de chèque, pas de licence!» Du coup, quelques jeunes de l'équipe senior font demi-tour, d'autres demandent que les chèques soient encaissés plus tard. Les seniors montent cette année en quatrième division. «L'an dernier, explique le secrétaire, on les avait prévenus qu'ils paieraient leurs cartons jaunes. Ils n'en ont pas pris un seul et ont fini deuxièmes de leur poule.» Au grand dam de Flaubert, il n'y a plus d'équipe junior: «Ils étaient doués mais diffici