Lens envoyé spécial
Il y a parfois dans le partage plus ou moins avoué des responsabilités une dilution forcément néfaste. Que les Bleus aient mis autant de temps à prendre la mesure d'une équipe, certes habilement regroupée en défense mais finalement assez pauvre dans sa capacité à créer du jeu, montre sans doute qu'en dehors d'une tension collective perceptible dès le coup d'envoi les problèmes d'animation offensive ne sont pas encore tout à fait résolus. On peut trouver des réponses en avançant qu'il y avait toujours une tête, une jambe, un tronc paraguayens pour empêcher la réussite de la dernière passe. Ou avancer, comme le fera Youri Djorkaeff après le match, que le fait «de ne pas avoir marqué d'entrée a mis plus de pression sur l'équipe» et l'a empêchée de développer le jeu entrevu lors des trois premières rencontres éliminatoires. Les Français étaient hier soir orphelins d'un meneur de jeu estampillé «officiel», d'un joueur capable d'orienter le jeu ou de mettre le pied sur le ballon pour calmer les esprits et réfléchir à des solutions victorieuses.
On peut ainsi arguer que l'absence de Zidane, beaucoup plus que contre le Danemark, a été préjudiciable à l'animation offensive et à la construction du jeu. Sans faire aucunement offense à Djorkaeff, dépositaire hier après-midi d'une partie du rayonnement offensif tricolore. Aux côtés de Deschamps, de Petit, voire de Pires un peu plus tard, le numéro 6 français a beaucoup essayé, s'est dépensé sans compter, n'a pas toujour