Ces deux-là ne s'attrapent ni par le maillot, ni par le short. A
priori, ils jouent le coup, francs. Mais leur duel à distance est un vrai match dans les matchs. Agressif et viril. Ces deux-là, quoi qu'ils en disent, se marquent à la culotte avec une ardeur de benjamins. Leur but à eux est de se faire remarquer. La politique fait relâche pendant le Mondial. Chirac et Jospin n'entendent pas rester sur la touche. Alors, ils se dribblent, intérieur, extérieur, contre-pied et petit pont pour prendre l'ascendant.
Vision rétrécie du spectacle qu'ils donnent depuis le début du Mondial, c'est la politique sangsue, celle, démagogique, qui cherche à se refaire une santé en s'abreuvant de la popularité de l'équipe nationale. Vision positive: c'est les élites au diapason, enfin proches du peuple, réhabilitées. On retiendra la seconde version même si la première n'est pas qu'illusion. Comment les chefs de l'exécutif pourraient-ils ne pas s'engager quand il en va de la grandeur de la France, balle au pied? Des Tricolores, ils se doivent d'être les premiers supporters; il ne serait pas bon d'ailleurs de laisser le drapeau, la Marseillaise, la nation, le ballon rond aux obsédés de la préférence nationale.
Le Mondial, événement footballistique et politique. Les deux hommes l'ont bien compris. Ils ne se sont jamais autant tiré la bourre que ces derniers jours. Leur cohabitation, troisième du genre, s'électrise. C'est le Président qui a donné le coup d'envoi. Le 3 juin, il dîne avec les Bleus à C