Que dissimulent les bâches vertes tendues le long des hauts grillages autour du Centre de formation aux métiers du sports, au creux de l'Etrat, près de Saint-Etienne? L'équipe bleue et blanche d'Argentine, son énorme ambition à l'issue de ce premier tour, ses traditionnels caprices et psychodrames. Ainsi que le mutisme ahurissant de son entraîneur Daniel Passarella au désir trop intense de ramener à Buenos Aires la Coupe du monde qu'il remporta comme capitaine, sous les yeux du général Videla en 1978; puis comme remplaçant, huit ans plus tard, en suivant des yeux les exploits de Diego Maradona. L'épopée. Le futebol argentin a toujours été dirigé par de très fortes personnalités. Daniel Passarella en est une, depuis ses débuts de joueur, malgré son rôle de défenseur, son naturel renfermé et son visage de cadre de bureau. En 1978, à l'époque de la dictature Videla, tandis que l'Argentine accueillait le Mundial, et le remportait, c'était lui qui portait le difficile brassard de capitaine, d'une équipe soumise à une pression terrible, emballée dans une épopée ambiguë. Passarella, libero intraitable, complice de l'entraîneur Cesar Menotti, solidaire des joueurs, assumait son rôle jusqu'au triomphe final. «Mais cela l'a perturbé plus qu'il n'y paraît, dit aujourd'hui un confrère du quotidien Clarin. Plus tard, il nous a dit à plusieurs reprises, en aparté et sincèrement, qu'il n'avait pas réalisé la situation du moment, que si l'histoire se répétait aujourd'hui, il refuserait de j
Passarella pour la passe de trois
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par Jean HATZFELD
publié le 30 juin 1998 à 4h39
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