Menu
Libération

SYMPTOMES. Masques.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 juin 1998 à 4h42

Le Mondial, vitrine d'exposition. Pas seulement foire au tourisme et

aux technologies, pas seulement «visage de la France», mais aussi visages de Français, et, au premier titre, pour cause de tribune officielle, visages de responsables ­ officiels, élus, ministres, etc. Dimanche, au stade Bollaert de Lens, qui était le centre du monde français, on a pu observer de ces visages connus à l'instant que les péripéties du terrain les révélaient. Il n'y a pas eu de véritable surprise. Ainsi a-t-on pu vérifier que Michel Platini était impavide; sous le masque protocolaire du président du Comité d'organisation, on devinait la lecture du jeu par l'ancien professionnel, une lecture technique dans une attente patiente, très loin du drame romanesque qu'inspirait un scénario de longtemps écrit et qui fut, dimanche, longtemps contrarié. Il y avait aussi de cela dans les attitudes de Jospin, qui invoque volontiers son passé d'ancien compétiteur; comme si le Premier ministre, pas encore «au-dessus des partis», répugnait à épouser le discours commun («On-va ga-gner»), pour s'attacher à se faire entendre surtout par «ceux qui savent» les aléas d'un match. Un anti-Chirac, en quelque sorte, que sa réaction, en direct d'Afrique du Sud, révéla aussi caricaturalement «heu-reux» au dénouement qu'il avait été impatient avant la représentation.

Dans cette galerie de portraits saisis dans leur étonnante prévisibilité, un seul détonna. Pas tant parce qu'il s'agissait d'un visage de femme, mais parce que M