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Libération

Tragiques bouffonneries à Belgrade Qui a tué Yusuf Bulic, patron du club de Zeleznik? Où passe l'argent des transferts? En Yougoslavie, le ballon flotte en eaux très troubles.

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publié le 30 juin 1998 à 4h41

Belgrade envoyé spécial

Il y a, dans cette histoire de triple assassinat du boulevard Omladinskih, à Novi Beograd, tous les petits mystères et les grandes dérives du football yougoslave. Il est près de 19 heures ce lundi 4 mai quand sort du café «22» Yusuf Bulic, 47 ans, président du club de première division de Zeleznik, du nom d'un quartier de Belgrade. Un pas derrière Bulic, marchent son garde du corps et le manager général du club. Quand la police arrive quelques minutes plus tard, appelée pour une fusillade dans un bistrot, trois hommes gisent sur le trottoir. En calculant le nombres de douilles sur le pavé, les enquêteurs déduiront que l'équivalent de trois chargeurs de kalachnikov ont été vidés. Le légiste constatera que Bulic portait un gilet pare-balles, mais que cette protection ne pouvait résister à une telle puissance de feu. Les funérailles du président du club de Zeleznik furent suivies par près de 3000 personnes. On pouvait ce jour-là reconnaître dans la foule endeuillée quelques figures de la mafia et, ça et là, des personnalités très en vue de la scène musicale belgradoise. La police ne dispose que de peu d'indices. Elle sait que le triple meurtre a été commis par un trio masqué qui, une fois sa besogne achevée, est remonté comme il était venu dans une Fiat Tempra. Il est à craindre qu'elle ne retrouve jamais les assassins du parrain, surtout si elle montre autant d'acharnement à les rechercher que ce meurtrier «androgyne» qui a abattu le premier flic de Ser