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8e de Finale, ARGENTINE-ANGLETERRE: 2-2, 4 tirs au but à 3 . Réduits à dix en seconde mi-temps, les Britanniques ont tenu tête aux favoris sud-américains jusqu'au bout. Mais l'Argentine est en quart. Les anglais craquent les premiers

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publié le 1er juillet 1998 à 6h57

Buts pour l'Argentine: Batistuta (6e s.p.), Zanetti (45e); pour

l'Angleterre: Shearer (10e s.p.), Owen (16e).

La diplomatie anglaise exigeait de s'adapter à l'événement qui s'annonçait sérieux. Aussi Glenn Hoddle, fin politicien, à la veille d'Angleterre-Argentine n'avait-t-il eu aucun mal à feindre d'avoir organisé ce choc des civilisations de football, tout en ayant conscience que probablement elle lui échapperait. Mais sans doute pas de cette manière. L'Argentine étant l'équivalent de ce que représente l'Allemagne pour la France, une défaîte ne cesserait pas d'entretenir l' héritage «politico-footballistique» du match (de la guerre des Malouines à la main de Maradona qui éjecta les Lions du Mundiale mexicain de 1986). Maradona jouait avec les mains, les Anglais ont joué à dix. Un ingrédient qui prend toute sa saveur quand les gardiens ont le poids des tribunes sur les épaules. Carlos Roa a jeté le mauvais sort sur David Batty. Un remplaçant, un obscur, jeté dans une bouilloire à sentiment, qui s'emballe. Le dernier pénalty anglais est au bout des bras de Roa, et personne n'en veut à ce bon Batty. Il est onze heures moins le quart quand sur la pelouse s'étendent les corps des footballeurs. On va bientôt courir à sa perte, ou aux honneurs. Ses hommes, on les a déjà vus, leurs joues sont creusées. Chaque Coupe du monde en accouche, elles sont l'incertitude même. Les Anglais sont condamnés à l'héroïsme dans ces prolongations qu'ils étreignent à dix, comme si ce match était le