Une simple promenade le confirme: le baby-foot n'a plus sa place
dans les cafés parisiens. Il a été placardisé dans les salles de jeux, au milieu d'un étourdissant brouhaha de machines électroniques. «C'est un sujet brûlant, la France est le berceau du baby-foot et les cafés sont remplacés par des petits casinos, alors que ce jeu était l'un des derniers remparts de la convivialité. Il y a pourtant plus de baby-foot en France que dans tous les autres pays de la CEE réunis», s'insurge Alain Bergaglia, directeur des établissements Bonzini, premier fabricant français de baby-foot. Une amertume partagée par les pratiquants: «Nous sommes devenus des nomades», souligne Azouz Guizani, joueur et auteur d'un site Internet consacré au football de table. D'autant que la disparition de nombreux établissements il y avait 250 000 cafés il y a vingt-cinq ans contre 80 000 seulement aujourd'hui ne facilite pas la survie du baby-foot. Signe des temps, la Fédération française siège dans une salle d'attractions du quartier Réaumur. «Des sociétés sont parvenues à imposer des jeux plus rentables dans les cafés, comme ce jeu de hasard où une boule tombe sans que l'on n'ait rien à toucher», déplore Bergaglia. Banlieue. Heureusement, la province résiste à cet envahissement culturel, Nantes et Toulouse sont d'excellents centres de formation du coup de poignet, les meilleurs joueurs sont bretons et occitans, deux régions où les baby-foot trônent encore dans les cafés. Les grandes banlieues possède