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Analyse

«Refuser le défi physique allemand»La solution de Christian Gourcuff: opposer de la créativité et du rythme.

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publié le 1er juillet 1998 à 6h57

Les huit quart-de-finalistes sont désormais connus. Restent en

course, comme prévu, les grosses cylindrées. Dans le peloton, la berline allemande s'avance vers le drapeau à damier avec la même constance, après avoir négocié, non sans difficulté, le virage mexicain. Les triples vainqueurs de la compétition (1954, 1974 et 1990), sans impressionner, se placent pour la victoire finale. L'entraîneur de Lorient, Christian Gourcuff, enfile le bleu de chauffe et se charge du contrôle technique de la mécanique allemande.

«L'équipe d'Allemagne actuelle est une caricature de ses devancières. Une sorte de rouleau compresseur alliant puissance physique et opiniâtreté. La tactique allemande reste simple et consiste avant tout à imposer sa force physique. Les aspects techniques du jeu se trouvent relégués à l'arrière-plan. La constance allemande, leur force mentale, vient de la capacité athlétique des joueurs. En effet, ne doutant pas d'eux-mêmes physiquement, ils ne lâchent jamais. Et, lorsqu'ils cèdent, l'absence d'émotion dans leur jeu leur permet d'analyser très froidement la situation. Il s'agit avant tout d'intimider l'adversaire, de l'écoeurer physiquement. Le footballeur allemand raisonne avant tout physiquement, sûr de lui dans ce domaine, il ne renonce pas. Par conséquent, le schéma de jeu ne laisse que peu de place à l'improvisation, à la créativité.»

Coups de boutoir. «Il faut remonter très loin pour trouver une sélection allemande ayant une autre approche du jeu. Seul Franz Beck