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Libération

SYMPTOMES. Hors-jeu

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publié le 1er juillet 1998 à 6h58

Comme, entre deux élaborations de «signalétique», il faut bien que

le Conseil supérieur de l'audiovisuel se donne l'impression de servir à quelque chose, il a fait semblant d'avoir quelque chose à dire à propos de football. Soit, dans une récente livraison de sa Lettre, «Les incontournables de la Coupe du monde», intitulé de la maigre réflexion de sa filiale «Cercle des journalistes». Il y est question de vocabulaire. Le Cercle des journalistes, ça écrit avec des crampons et ça donne des leçons d'élégance lexicologique. Ça ne réfléchit pas sur la culture d'un sport, sa vie, ses morts. Ça pourrait expliquer que le mot hooligan est d'origine britannique, et patronyme d'une famille aux moeurs un peu brutales de la région de Manchester, substantivé pour désigner, en russe, un opposant au régime soviétique, avant de s'universaliser en vandale péri-footballistique. Mais non. Ça se contente d'envoyer bureaucratiquement une «fiche rappelant les équivalents de certains anglicismes ("), l'orthographe française (") et les fautes de liaison souvent relevées dans le discours de commentateurs pris dans le feu de l'action» (sic). Ayant constaté que le jeu de balle au pied est d'origine britannique, ça note, avec une sentencieuse suffisance, que «corner est bien implanté dans le vocabulaire du football» (bien vu, les gars!), et ça suggère de le remplacer par «tir d'angle» ou «coup de coin». Le reste à l'avenant, percutant comme un rapport du Conseil général de l'Essonne rédigé par Xavière T