Lundi matin, les élèves de CM1-CM2 n'ont pas eu piscine. A la place,
une interro sur le match des Français face aux Paraguayens, en majorité suivi malgré le peu spectaculaire événement. Honneur aux filles. Violaine: «Déjà que j'aime pas trop le foot, là, je me suis vraiment ennuyée.» Aline a noté une certaine nervosité du côté des parents, quelque peu à cran. Quant à Julie, assidue des oeuvres de Molière et dont toute la classe s'accorde à dire qu'elle a un langage fort soutenu, elle s'est surprise à laisser échapper un gros mot (celui de Cambronne) lorsqu'un tir français a frappé l'un des poteaux de Chilavert. A cet instant, chez Aline, la fillette a regardé son père, et «il n'a rien dit car j'étais là mais je suis sûr qu'il le pensait». Matthieu, lui, était chez des parents et se félicite de la victoire car il a bu un peu de champagne mais trouve que les hommes de Jacquet ont joué leur plus bas niveau. Jérémy, malgré son survêtement «France 98» flambant neuf, ne dit rien. L'instituteur s'en inquiète. «J'ai stressé, répond l'intéressé en triturant les lacets de ses baskets, ça m'a énervé.» L'opinion juvénile qui, il y a une semaine, pronostiquait la France en finale face aux Brésiliens s'est déplacée vers un Danemark-Italie ou un Argentine-Allemagne. Même Violaine trouve que les Paraguayens faisaient plus de foot que les Français. Mais, pour William, les nôtres restent héroïques car ils montaient sans cesse et ont marqué. «Heum!» et «hein?» généraux et étonnés lorsque le p