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Libération

Belle gueule, belle fiancée (une Spice Girl), beau jeu, il avait tout pour être la coqueluche de son pays. Un Mondial en demi-teinte et son expulsion contre l'Argentine en ont fait un bouc émissaire. Beckham, ange dechu de l'Angleterre

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publié le 2 juillet 1998 à 7h01

Saint-Etienne envoyé spécial

David Beckham a tout pour plaire. Sa jeunesse, 23 ans; son indubitable talent, qui en fait l'un des pivots (milieu droit) de Manchester United; son minois; sa richesse et la célébrité due à son état couplé à celui de sa fiancée, Victoria Adams, alias Posh, Spice Girl de profession. Beckham, pour tout cela, avait été «le fiancé de l'Angleterre», titre aussi ringard qu'encombrant dans un pays où les coeurs sensibles gonflent comme voile au vent des modes. Cet honneur n'aura pas survécu. Oh, il ne s'agit que d'une petite disgrâce, pas de celles qui ruinent une carrière, mais Beckham a pris en trois semaines plus de coups qu'il n'en a jamais reçu. Il avait mal débuté sa campagne française. Après avoir été le seul à traverser les qualifications sans être remis en cause, quelle ne fut pas sa déception de se retrouver sur le banc pour le premier match contre la Tunisie. «Je ne comprends pas», recueillait la presse compatissante qui perdait là un de ses meilleurs interlocuteurs. Glenn Hoddle lui avait préféré un drôle de type, Darren Anderton, qui est un peu le négatif de Beckham. Longtemps blessé, Anderton ne possède pas la maestria de son concurrent direct et arrive sur le continent en pleine bourre. Ajoutez un visage contrarié, une discrétion de moine et une volonté de fer. Il faut que Beckham revienne sur terre, au risque de devenir le David Ginola du onze anglais. Alex Ferguson, coach de Manchester, y va de son couplet pour défendre son joueur. Ho