Le football est parfois paradoxal. Certains matchs se déroulent
d'une manière cohérente, voire logique eu égard aux forces en présence et qui changent de physionomie tout à coup à la suite d'un incident dans le jeu. C'est notamment le cas lors de l'expulsion d'un joueur. Au premier tour, alors que le Cameroun était mené 1-0 et surtout dominé par le Chili, l'exclusion de Song déclencha une réaction des Lions indomptables qui leur permit d'égaliser, et même de marquer un but refusé injustement qui les aurait amenés en 8es. De même lors d'Argentine-Angleterre, après une première période rapide, avec de nombreuses occasions de but, l'expulsion de Beckham changea le visage du match. Les Anglais s'organisent sur deux lignes défensives à 30 mètres de leur but, défendent proprement, c'est-à-dire sans commettre de fautes, sans se livrer et se faire éliminer, harcèlent le porteur du ballon et repoussent les Argentins qui n'ont plus aucune occasion de but. De plus, par cette défense de zone, et en se couvrant mutuellement, ils récupèrent dans les duels ou par des interceptions de nombreux ballons dits «de contre» dont Owen aurait pu profiter. Si jouer en infériorité numérique demande une adaptation tactique, une grande discipline, une compréhension et une anticipation du jeu, d'autres facteurs entrent également en compte. Il faut physiquement s'adapter à plus de travail, produire des efforts soutenus. En un mot, se transcender. Psychologiquement, il faut passer outre le sentiment d'inj