En prolongations, les joueurs sont confrontés à deux défis:
l'allongement du temps de jeu et, telles qu'elles sont conçues dans le Mondial, la brutalité du coup de sifflet final au premier but marqué. Jouer les prolongations use tout d'abord les organismes. Mais les quatre ou cinq jours entre les huitièmes et les quarts de finale sont suffisants pour récupérer, même si les joueurs se sont livrés pendant deux heures en plein cagnard. Entre les quarts et les demi-finales, les trois ou quatre jours de récupération posent des problèmes plus délicats. L'équipe est en proie à une euphorie tout en étant nerveusement vidée. Il faut lui faire comprendre que la qualification pour le tour suivant n'était pas une fin en soi. Le travail du staff technique est alors important pour remettre les joueurs dans la compétition.
La règle du but en or, en second lieu, oblige à un cruel dilemme tactique. Défendre et laisser venir ou vouloir abréger les échanges en se livrant, quitte à se faire prendre en contre et tout perdre. Ce choix appartient à l'entraîneur. Mais sur le terrain, certains joueurs ont un rôle décisif. Les leaders du groupe s'adonnent à ce que les techniciens appellent une «prise d'informations». Ce sont eux qui regardent les faiblesses adverses, observent leurs placements, notent les traces de fatigue ici. Et réagissent en conséquence. Lors du match France-Paraguay, Laurent Blanc, l'un des Bleus les plus expérimentés, est ainsi resté en position d'avant-centre pendant toute la s