Le meneur de jeu de la sélection argentine a une lourde tâche:
succéder à Maradona. Ortega, 24 ans, qui joue à Valence, présente quelques ressemblances physiques (petite taille, traits burinés, cheveux longs) avec son illustre prédécesseur. Avant le début de cette Coupe du monde, il avait déjà 47 sélections et 10 buts à son actif, auxquels s'ajoutent les 2 buts inscrits face à la Jamaïque.
Il est l'un des rares dribbleurs de ce Mondial et évolue dans un registre très différent par rapport à tout ce qui nous est proposé: dans son jeu, la fantaisie, la pétulance, l'imagination ont plus d'importance que la rigueur. Fin technicien, il se sert habilement du contrôle orienté pour déséquilibrer son adversaire, puis il accélère et se dirige tout droit sur le but adverse. Il dribble avec une facilité déconcertante, jouant avec la précipitation, l'hésitation et les courses désordonnées des défenseurs, impuissants devant sa technique en crochets courts qui lui donne une vitesse de pénétration impressionnante dans la surface adverse. Confiant, il a tendance à abuser d'un jeu personnel, à utiliser ses partenaires comme des leurres sans leur passer le ballon, ou bien à les considérer comme des appuis pour jouer en 1-2. S'il se montrait plus collectif, l'équipe d'Argentine n'en serait que plus dangereuse. Ortega perd de nombreux ballons en s'entêtant à percer seul les défenses adverses. Par exemple contre les Anglais, pourtant réduits à 10, il n'a pas réellement influencé le jeu argentin. S