Marseille envoyée spéciale
Trois buts et trois passes décisives en cinq matchs, le tableau ferait rougir d'aise plus d'un joueur. Pas Ronaldo, meilleur joueur du monde selon la Fifa et aux yeux de 160 millions de Brésiliens qui retiennent leur souffle depuis que la Seleção s'est qualifiée pour les demi-finales. L'attaquant de 21 ans partage après tout ce palmarès avec trois autres Brésiliens, les trentenaires Bebeto et Sampaio, sans oublier Rivaldo, totalement ignoré des gazettes brésiliennes avant ce Mondial. Ronaldo serait-il en train de rater la plus belle des compétitions? «Mon but n'est pas de marquer mais de jouer pour que le Brésil obtienne son cinquième titre de champion du monde», a récité sagement l'attaquant de l'Inter après les trois matchs où les supporters brésiliens, déçus, n'ont pas vu leur chouchou affoler le filet autant qu'ils l'espéraient. Mais au stade de Bon-Rencontre à Toulon, la veille du duel contre les Pays-Bas, le carioca s'est un peu lâché. «J'aimerais aussi être le meilleur buteur de la Coupe du monde.» L'Italien Vieri et et l'Argentin Batistuta, éliminés en quart de finale, lui ont pour l'instant ravi la vedette. Et cela agace l'homme aux 205 millions de francs de salaire annuel qui a déjà dû céder cette année le titre de meilleur buteur du championnat italien pour un malheureux pion. A l'entrée sur la pelouse du Stade Vélodrome, il restait donc au champion du monde, abonné au banc de touche en 1994, deux marches à gravir, deux buts à inscrire