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Libération

Pas de peur bleue au BrésilOpinion générale: «La Seleção ne peut pas perdre.»

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publié le 10 juillet 1998 à 7h35

Rio de Janeiro, de notre correspondante

Ce sera France-Brésil, et beaucoup vous diront que c'était écrit depuis le début: «Les actuels champions contre les hôtes, une belle affiche pour conclure le siècle.» «Les Français sont un peuple finissimo" mais leur équipe ne sait pas marquer un but», estime Adalberto, 45 ans, avocat, avant d'ajouter: «Les champions ne peuvent pas perdre cette occasion». Doit-on conclure que la France" «n'est pas une grande nation de football»? Parfaitement. Les Brésiliens vous le diront en face: les Bleus ne leur font pas peur. Et si, à la veille du match, les propos prudents reviendront, ce sera avant tout par superstition, pour ne pas «provoquer la colère de Dieu» explique Luis, 21 ans, livreur. Mercredi, après la victoire des Bleus sur la Croatie, la foule ne cachait pas sa joie. Autant «vaincre une belle sélection soutenue par son public», raconte Hisimo, habillé de vert et jaune et vélo entièrement décoré de drapeaux. Un match Brésil-Croatie aurait été «une rencontre de pays sans importance politique dans le monde», estime Carlos Hector Cony, dans la Folha de São Paulo. Et le triomphe escompté n'aurait pas eu la même saveur. Car les Brésiliens en sont persuadés, la coupe est leur. Après le jus d'orange consommé lors du match Brésil-Hollande, dimanche, ils rempliront leurs verres de vin français pour les riches et de bière comme d'habitude pour les autres. «Nous trinquerons à la santé des supporters français», hoquette, visiblement ivre, Claudi