Dublin, envoyé spécial.
S'il en avait eu le loisir, Jan Ullrich se serait sans doute contenté d'un communiqué paraphé par le docteur Lothar Heinrich, de la clinique universitaire à Fribourg-en-Brisgau. L'encadrement de l'équipe Telekom y commente sobrement les tests d'efforts auxquels s'est plié le champion allemand à la veille du départ du Tour de France: «Il n'y a pas de sensationnelle évolution, ni vers le haut ni vers le bas.» Que voudrait-on dire de plus? Le vainqueur 1997 pèse 73 kilos, comme l'an passé au départ de Rouen, sa taille de jeune homme n'inspire pas la moindre inquiétude à ses proches, on ne jase plus chez les adversaires. Jan Ullrich ne s'est donc pas attardé, jeudi soir, dans une aile du château de Dublin, pour le rituel exercice des questions d'avant course: «Ma condition physique est bonne. Depuis deux semaines, tout va bien.» Aujourd'hui, à l'heure du très bref prologue entre Grafton et O'connell Street, Jan Ullrich, qui avait fini deuxième de l'exercice l'an passé à Rouen, ne fournira sans doute pas plus de matière à ceux qui vont débattre de ses chances de s'imposer à nouveau et pour longtemps? après l'impressionnant tour de force de 1997. Les discussions, en ce début de Tour, manquent de corps: Jan Ullrich se soustrait aux commentaires. On l'a à peine aperçu cet hiver, figé par les photographes sur un quelconque canapé (celui de sa mère? de sa fiancée?). Comme s'il avait disparu depuis qu'il est descendu, chargé de fleurs, maladroit mais bienhe