Menu
Libération

Et pendant ce temps, ça pédale toujours. Avant le choc, le Tour tentait de trouver son rythme.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juillet 1998 à 6h15

Brive, envoyé spécial.

Dans la matinée, quand les voitures de la police judiciaire emmènent Bruno Roussel et le médecin de l'équipe Festina vers le palais de justice de Lille, le peloton embarque pour Brive-la-Gaillarde. Le coeur de l'affaire s'éloigne de la périphérie du Tour dans l'attente d'éventuelles révélations. Mais le peloton ne respire pas mieux pour autant.

Messes basses. Sur la place du marché de La Châtre, les messes basses vont encore bon train d'une portière à l'autre. Les coureurs viennent pointer à l'heure comme tous les matins, mais, après 1 000 kilomètres de route, certains se plaignent de pédaler dur pour un Tour «qui n'a pas commencé». L'ambiance porte encore son poison. Les Festina arrivent tard, se déplacent en rangs serrés et ne se comptent plus, parmi les dossards, beaucoup de camarades. Après une semaine de tourmente dans la grande fratrie du vélo, des amitiés se délitent, des alliances partent en quenouille.

Sur l'air du sauve-qui-peut, les exaspérations se font jour, et volent les premiers coups bas. Dans les colonnes de l'Equipe, Marc Madiot condamne Bruno Roussel et les Festina, et les met noirs comme le charbon. D'autres réclament ouvertement leur retrait. La course, promet d'être rude, âpre et amère.

Il en est quand même un que tout ce chambard ne dérange guère. Sur les coups de 11 heures, on le trouve à l'écart, sagement assis sur un pliant aux portes de sa caravane. Il converse sur un ton badin. Personne ne le remarque et on ne s'arrêterait sans