«Dieu, Sérénité, Courage, Sagesse.» Inscrits en lettres capitales
sur son sac de golf, les piliers de la nouvelle profession de foi de John Daly pourraient à coup sûr être placés à l'entrée de tous les vestiaires fréquentés par les pros de golf. Et les pièges que recèle le parcours de Royal Birkdale, théâtre du 127e British Open pourraient inciter à les respecter plus encore qu'ailleurs.
Dans le cas de John Daly, 32 ans, ces vertus cardinales sonnent comme un rappel du combat que le champion américain mène quotidiennement pour être en mesure d'exercer, club en main, un talent incontestable. Bunkers, rough, obstacles d'eau, greens tortueux sont, pour le plus puissant frappeur du circuit, surnommé «Wild Thing» (la chose sauvage), des adversaires bien dociles auprès des tentations de l'alcool. Et Daly ne fait pas mystère de la dureté inhumaine de ce parcours-là, où son coach n'est autre que l'Association des alcooliques anonymes. Depuis quinze mois, après une dernière crise et de nouveaux débordements de violence, qui l'avaient conduit à l'hôpital puis, pour la deuxième fois, en cure de désintoxication, Daly n'a pas bu une gorgée d'alcool.
Grossi. «Chaque jour est un miracle, dit-il. Seuls ceux qui ont lutté contre l'alcoolisme peuvent réellement comprendre. Je ne sais jamais dans quel état psychologique je vais être le lendemain. Mais je suis fier de tenir le coup. Chaque matin, au réveil, je gagne un tournoi du Grand Chelem.» Daly sait de quoi il parle puisqu'il fait partie d'un