Les neuf coureurs de l'équipe Festina, exclue vendredi du Tour de
France, seront auditionnés aujourd'hui par les enquêteurs de la police judiciaire à Lyon, sur commission rogatoire du juge d'instruction lillois Patrick Keil. Les auditions, menées en l'absence du magistrat, pourraient déboucher, en cas de contradictions, sur des confrontations entre coureurs. Mais Richard Virenque, Laurent Brochard, Laurent Dufaux, Alex Zulle et les autres devraient rester simples témoins dans cette affaire, qui a valu vendredi à Bruno Roussel, directeur sportif de l'équipe, à Eric Ryckaert, médecin, et à Willy Voet, soigneur, une mise en examen assortie d'un mandat de dépôt.
La loi de 1989 sur le dopage dans les manifestations sportives ne réprime en effet pas le simple usage. Seules l'incitation à l'usage et l'administration de produits dopants sont poursuivies. Le nouveau texte de loi sur le dopage, déjà voté par le Sénat et que Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, défendra à l'Assemblée à la mi-novembre, n'est pas plus répressif à l'encontre des seuls usagers. L'incitation sera, en revanche, plus sévèrement réprimée, le maximum des peines encourues passant de quatre à sept ans de prison.
Mise en examen. Les coureurs de Festina risquent cependant, à plus long terme, une mise en examen s'ils reconnaissent avoir absorbé des produits classés dans les stupéfiants (le cas des amphétamines) ou des substances vénéneuses (le cas de l'EPO), en application d'autres textes que la