Zeltweg, envoyé spécial.
Pour Jacques Laffite, aujourd'hui consultant sur TF1 et toujours pilote en activité, l'étape autrichienne du championnat du monde de Formule 1 agit comme une cure de jouvence. Sur le circuit de Zeltweg, rebaptisé A1Ring, qu'il a redécouvert hier au volant d'une Porsche, le pilote français se souvient qu'il a connu là quelques-unes des plus grandes joies de sa carrière. Vainqueur en 1981 sur ce qui était alors un vertigineux toboggan ultrarapide, Laffite avait été accueilli comme un héros dans le village d'Obdach, où son équipe, Ligier-Matra, logeait dans une auberge. Jeudi soir, Jacques Laffite a feuilleté avec délice le livre d'or de cet établissement qui traverse le temps sans rien sacrifier à la modernité. Comme Eva, la patronne des lieux, Laffite a pris quelques rides, mais, à bientôt 55 ans, il jure que sa passion pour la course est intacte. «Pour moi, la course a toujours été un jeu et un sport, et surtout pas un travail à plein temps comme l'imagine la majorité des pilotes d'aujourd'hui.» Cette philosophie a fait de Laffite un des pilotes les plus dilettantes de sa génération. Son palmarès est pourtant respectable, avec plusieurs titres nationaux, un titre de champion du monde en sport-prototype chez Alfa en 1975, une couronne européenne de Formule 2 la même année, six victoires en Grand Prix, un titre mondial touché du bout des doigts en 1981, une longévité en F1 (176 Grands Prix) que beaucoup lui envient et, surtout, une notoriété à toute ép