Grenoble, envoyés spéciaux.
Né en 1944, Jean-Marie Leblanc est directeur de la Société du Tour de France, filiale à 100% de l'Amaury sport organisation (présidée par Jean-Claude Killy), depuis octobre 1988. Il se retrouve en première ligne face aux affaires de dopage qui secouent la Grande Boucle.
Avez-vous jamais songé à arrêter le Tour?
Non. Mais pendant un quart d'heure au départ de Tarascon-sur-Ariège (le 24 juillet, ndlr), j'ai pensé que le Tour allait s'arrêter tout seul. Car si les coureurs avaient persisté, si l'étape n'était pas partie, j'imaginais le retournement de l'opinion. J'imaginais les spectateurs voyant passer les coureurs en voiture et les quolibets que cela aurait déclenchés. Le Tour aurait été définitivement cassé. Mais l'arrêt du Tour de ma propre initiative, non.
Et si les deux dirigeants de TVM sont mis en examen?
J'attendrai d'avoir des éléments précis pour décider d'exclure l'équipe. Une mise en examen n'efface pas la présomption d'innocence. Ce sont les aveux de Bruno Roussel, directeur sportif de Festina, qui m'ont conduit à exclure cette équipe. De toute façon, il ne sera pas question d'arrêter le Tour.
Pourquoi?
La raison essentielle, c'est le public. Des dizaines, des centaines de milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, français et étrangers, qui viennent vraiment pour faire fête au cyclisme. Ça m'incite à penser qu'il y a de ce Tour deux perceptions. Celle du public, qui n'a pas varié par rapport aux Tours précédents. Et celle de nous tous qui suiv