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Libération

Finir la Boucle et la boucler. Le peloton ne veut parler que de vélo. Certains craquent.

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publié le 27 juillet 1998 à 6h39

Grenoble, envoyé spécial.

Comme par hasard, nous retrouvons Thierry Bourguignon. Sur «ce Tour de malheur» où il ne se montre guère, le doyen hâbleur des coureurs français se trouve toujours aux premières loges pour suivre les petites et grandes histoires du peloton. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne lui met pas de baume au coeur. Nous l'avions laissé vendredi, écoeuré, désemparé sur un parking de Tarascon, à quelques minutes d'un mouvement de grève spontané qui manqua de faire capoter le Tour de France. Le capitaine de route d'Aubervilliers, «très à cran», se plaignait à la cantonade du manque d'entente et de dialogue entre ses confrères.

Samedi, il aurait pu se réveiller de bonne humeur. Après la «grève» avortée, les coureurs, menés par Laurent Jalabert, se sont donné rendez-vous sous sa fenêtre, au secret d'un hôtel du bassin de Thau. Et s'ils sont là, en habit de syndicalistes, c'est pour échanger leurs points de vue et discuter avec les autorités de leur sport. Les suiveurs les accompagnent jusqu'à la porte du salon qu'ils referment soigneusement sur eux. On sent pointer un semblant de fièvre. Que va-t-il sortir d'une telle cellule de crise?

Rien ou presque. Le peloton a la tête près du bonnet et ne semble pas décidé à voir plus loin que le bout de sa roue. «Nous n'allions pas régler nos problèmes en une heure», philosophe Jalabert avant de s'éclipser. Daniel Baal, vice-président de l'UCI (Union cycliste internationale), vient sur le perron. «Les coureurs doivent