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Libération

Sur France 2, le dopage a droit de JT. La rédaction parle sans fard des sujets qui fâchent, au grand dam du service des sports.

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publié le 27 juillet 1998 à 6h39

«C'est un putain de signe d'indépendance!», s'exclame Michèle Fines.

La chef adjointe du service «infos générales» de France 2 n'est pas peu fière du travail sur le dopage effectué par les journalistes de la rédaction, malgré les intérêts économiques de France Télévision, qui a déboursé 80 millions de francs pour couvrir le Tour de France en 1998 et qui est partenaire officiel de l'événement jusqu'en 2001. Michèle Fines a en tête le reportage d'Olivier Galzi, diffusé jeudi au 20 heures: ayant fouillé les poubelles de l'hôtel où logeait l'équipe Asics, le reporter a révélé la présence d'emballages de produits masquant et de corticoïdes. «Reportage poubelle, tendancieux et malhonnête», s'est insurgé Jean-Marie Leblanc, le directeur du Tour, relayant ainsi la colère des cyclistes qui , vendredi matin, ont retardé le départ de la course puis boycotté le Vélo Club, l'émission de Gérard Holtz. «Fouille-merde». Samedi après-midi, Xavier Gouyou Beauchamps, pdg de France Télévision, s'est déplacé au siège de la rédaction parisienne, pour visionner le sujet sur Asics. Selon Geneviève Moll, rédactrice en chef du week-end, il n'a émis aucune critique. Symptôme d'une forte discordance entre ceux de l'info et ceux de la course, le scoop avait fait hurler le service des sports. Quoi qu'il en dise. «No comment», nous déclarait hier le journaliste Patrick Chêne, en charge d'assurer le direct quotidien. «Je n'ai pas vu ce sujet», affirme pour sa part Jean Réveillon, directeur des sports à Fr