«On nous a traités comme des animaux», «comme des assassins» ou
«comme des violeurs». Depuis une semaine, en larmes ou en colère, les coureurs du Tour de France dénoncent les conditions de leurs gardes à vue. Elles s'inscrivent pourtant dans le droit fil du code de procédure pénale, dont l'article 63 régit la garde à vue. Les cyclistes entendus comme témoins sont pour le moment en tout cas ces personnes «à l'encontre desquelles il n'existe aucun indice faisant présumer qu'elles ont commis ou tenté de commettre une infraction» et qui ne peuvent être retenues dans les locaux policiers «que le temps nécessaire à leur déposition». Ces auditions participent à la «manifestation de la vérité» recherchée par les juges. C'est ainsi que les neuf de Festina sont ressortis libres à l'issue de plusieurs heures d'interrogatoires. «Quand les policiers gardent quelqu'un pour lui poser des questions, explique le professeur Bernard Bouloc, ils le privent de sa liberté d'aller et de venir. Il faut bien que ce témoin ait un statut juridique, et c'est celui de la garde à vue.»
«Fouille à corps». Ce statut implique certains désagréments, et non des moindres. Outre l'angoisse, le premier est sans doute la fouille à corps. Un des coureurs s'est par exemple plaint qu'on lui ait «vérifié le derrière». Il aurait aussi pu s'étonner qu'on l'ait fait déshabiller, qu'on lui ait ôté ses lacets et enlevé sa ceinture. C'est ce qui se passe tous les jours dans les commissariats. «Toute personne placée en