Hockenheim envoyé spécial
Longtemps, Gérard Crombac a prétexté d'incontournables vacances pour ne pas se rendre à Hockenheim. Ce journaliste franco-suisse, qui fut l'un des créateurs du magazine Sport Auto a assisté à près de 530 Grands Prix de Formule 1. Il n'aime pas le circuit allemand. Pour tout dire, il déteste cet endroit sans charme où le grand Jim Clark a trouvé la mort le 7 avril 1968. Les années ont passé et désormais, Crombac se force à revenir, au milieu de l'été, à Hockenheim.
Chez Lotus. Avant de devenir un admirateur et ami intime du champion écossais Jim Clark, Gérard Crombac était un proche de Colin Chapman, le créateur des fameuses Lotus. C'est au sein de cette écurie que Clark a fait l'essentiel de sa courte mais brillante carrière. Aujourd'hui âgé de 69 ans et demi (il tient à la précision), Crombac, homme de tradition garde un souvenir émerveillé de Clark: «Jim était différent des autres pilotes en cela qu'il était le meilleur, et d'une manière très naturelle. La course automobile, et surtout le pilotage d'une F1, exigent des qualités bien précises, et il les possédait dans ses gênes.» Son talent était d'autant plus étonnant qu'il n'y avait aucune raison pour que ce fermier d'Edington Mains, un coin paumé d'Ecosse, devienne un jour pilote automobile. Avec plus de 500 têtes de bétail à s'occuper, Jimmy Clark avait beaucoup à faire. C'est un voisin et ami, Scott Watson, qui lui fit faire l'essai d'une de ses Porsche. Et ce fut la révélation pour le petit fer