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Libération

Des produits dopants à retardementLes effets à long terme de l'EPO restent largement inconnus.

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publié le 1er août 1998 à 8h44

Quand bien même les équipes auraient, par crainte des perquisitions,

jeté au caniveau les produits dopants ou interdits, les effets de ceux-ci ne s'arrêteraient pas pour autant. Il est donc permis de dire que les 96 coureursqui passeront la ligne d'arrivée sur les Champs-Elysées dimanche sont toujours sous l'influence de traitements antécédents, que ces traitements soient autorisés ou non. Les conséquences sur le métabolisme dépendent du temps depuis lequel un athlète se soumet à la prise de tel ou tel produit. Concernant des substances connues type anabolisants, on sait qu'à long terme elles sont cancérogènes et affectent les fonctions génitales. En ce qui concerne des produits plus élaborés comme l'EPO (érythropoïétine), les effets sur l'organisme ne sont que pures spéculations, explique le nutritionniste Denis Riché, ex-collaborateur de l'équipe Festina (Libération du 17 juillet). «On peut craindre un ralentissement progressif de la production endogène d'EPO, selon le même phénomène observé après quatre à cinq semaines de stage en altitude: les globules rouges augmentent, l'organisme compense alors cet apport et produit moins.» Mais à l'heure actuelle, poursuit Denis Riché, «ceux qui utilisent l'EPO pour aider à supporter les charges d'entraînement et augmenter les performances n'ont que des fragments de réponses. A terme, on peut en déduire que l'EPO peut avoir des effets sur les cellules osseuses, le flux sanguins, la viscosité du sang. Les soigneurs qui l'utilisent dise