Autun envoyé spécial
Il ne manquait plus que cet épisode rocambolesque pour boucler le récit du périple qui ramène ce week-end à Paris une caravane quelque peu sonnée. Il débute de la plus ordinaire des façons: à l'arrière du peloton, jeudi après-midi, jour de galère comme on en connut beaucoup depuis le départ dans la bruine de Dublin. Dans les premières courbes du col de la Faucille, un des maîtres du sprint grimace et maudit son sort. Il s'accroche tant qu'il peut sous les encouragements d'un public de joyeuse humeur, mais ses forces déclinent et la pente durcit. Ceux qui sont restés à l'arrière de la course le suivent avec une attention particulière: ce coureur à l'abandon portant sous une barbe naissante le masque du condamné n'est autre que Jeroen Blijlevens, l'un des leaders de l'équipe TVM. Ce Tour est pour lui la pire des aventures. Il a gagné une étape à Cholet et personne ne s'en souvient. A l'heure même où il levait les bras au ciel sur l'avenue Manceau, les policiers faisaient leur première descente sur le Tour et cueillaient Bruno Roussel, directeur sportif de Festina, sur un parking voisin. Quelques jours plus tard, à Albertville, Blijlevens et ses équipiers étaient à leur tour dans la ligne de mire de la police, fouillés, interrogés et embarqués à l'hôpital pour des contrôles qui se sont poursuivis jusque tard dans la soirée. Le lendemain, ulcéré, Blijlevens appelait à la révolte. Il aurait souhaité qu'on mette pied à terre, on ne l'a pas écouté. Alors, il av