La deuxième étape de la Solitaire du Figaro, menée par Michel
Desjoyeaux (TBS), qui s'est déroulée de Howth (Irlande) à l'île de Groix, au large de Lorient, a été le théâtre d'un naufrage vendredi. Celui de Bruno Jourdren, 35 ans, dont le bateau, Nintendo, a coulé aux premières heures de l'aube. Jourdren a tout juste eu le temps de lancer un appel de détresse à 4h41 (heure française): «C'est trop dangereux ici, le bateau coule, je ne sais pas si je pourrai débarquer», alors qu'il était à la hauteur de South Bishop Rocks, à la pointe du pays de Galles, à six miles de la côte. Les opérations de secours ont impliqué deux hélicoptères, un venu d'Irlande et l'autre du Devon, ainsi que de nombreux bateaux, plusieurs concurrents de la course ainsi que trois bateaux des gardes-côtes. Cinq heures plus tard, Bruno Jourdren était repéré par un hélicoptère des Coast Guards.
Bouleversé d'avoir vu son bateau couler à dix mètres de lui, il a ensuite raconté les conditions de son naufrage. Epuisé par des problèmes de ballast, Jourdren s'est endormi, ne se réveillant que pour voir une falaise à moins de cinquante mètres de son embarcation. «J'ai donné un coup de barre, essayé d'en sortir au moteur en marche avant et arrière, mais le ressac était trop fort. Quand le bateau s'est dégagé, il faisait beaucoup d'eau et j'ai choisi de sauter au passage d'une vague favorable pour me hisser sur un rocher assez proche qui, au moins, ne risquait pas de couler. Ensuite, je suis passé de rocher en rocher