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Libération

Mandela au coeur de la mêlée judiciaire

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Rugby. L'enquête sur la gestion de la fédération sud-africaine n'aurait pas été menée dans les formes.
publié le 17 août 1998 à 7h52
(mis à jour le 17 août 1998 à 7h52)

L'interminable saga du rugby sud-africain vient de connaître un nouveau coup de théâtre avec la publication d'un rapport juridique explosif qui condamne l'attitude du gouvernement à l'égard de la Fédération sud-africaine de rugby, la Sarfu. L'auteur de ce volumineux mémoire (1 159 pages) est le juge de la Haute Cour William De Villiers, chargé il y a trois mois d'arbitrer la guerre que se livraient alors le gouvernement de Nelson Mandela et la Sarfu. A l'époque, le juge avait donné raison à la Sarfu qui s'opposait à la mise en place d'une commission d'enquête sur ses affaires internes. Un jugement qui avait été interprété comme un véritable camouflet pour le gouvernement de Mandela. Cependant, le juge avait tranché en faveur de la Sarfu, sans pour autant donner les raisons de sa décision. Trois mois plus tard, c'est chose faite. Et les conclusions du juge De Villiers jettent de l'huile sur le feu au moment où les relations entre la Sarfu et le gouvernement semblaient s'apaiser. Il porte en effet un regard extrêmement sévère sur les prestations devant la cour de plusieurs responsables gouvernementaux, parmi lesquels le président Mandela lui-même, que De Villiers avait contraint à comparaître comme témoin pour expliquer sa décision de mettre en place une commission d'enquête sur la gestion de la Sarfu. Une première en Afrique du Sud, où jamais un chef de l'Etat en exercice n'avait encore été appelé à s'expliquer devant une cour de justice. «L'expérience a dû être traumatisan