Bonn de notre correspondante
«Je demande sérieusement et sincèrement pardon.» La mémoire et le remords sont soudainement venus hier à Rolf Gläser, ancien entraîneur de natation du Dynamo, le club le plus prestigieux de l'ex-RDA. Près de vingt ans après les faits, et après être resté silencieux pendant les six premiers mois de son procès, Rolf Gläser, 58 ans, a soudain avoué avoir fait avaler à six jeunes nageuses, de 1976 jusqu'au début des années 80, des comprimés d'oral-turinabol, un stéroïde anabolisant destiné à améliorer leurs performances. Un aveu partiel: aujourd'hui encore entraîneur en Autriche, Rolf Gläser a juré au tribunal «n'avoir jamais eu aucune information sur les effets secondaires» des comprimés. Jadis, interrogé sur les voix de basse de ses nageuses, Gläser avait répondu avec un franc cynisme: «Les filles sont là pour nager, pas pour chanter.»
Premières condamnations. Tardifs et incomplets, ces aveux montrent tout de même que le travail de mise à jour des pratiques de l'ancienne «fabrique à médailles» est-allemande s'accélère. La semaine dernière, le tribunal régional de Berlin a prononcé les premières condamnations pour dopage contre deux médecins sportifs et trois entraîneurs du TSC Berlin, un au- tre club moins renommé que le Dynamo. Les cinq ayant avoué, le procès a pu être bouclé en deux jours. Tous ont été condamnés à des amendes de 3000 à 27 000 marks (10 000 F à 90 000 F) pour «blessures corporelles» sur des mineures.
Dans le procès principal, ouvert