Bordeaux envoyé spécial
On appelle cela un début de razzia. Hier, sur le vélodrome du Stadium de Bordeaux-Lac, les pistards tricolores ont enlevé les deux titres (kilomètre et poursuite individuelle) au programme de la première journée des Championnats du monde. Dans une ambiance de match de foot, les pistards français ont frappé un grand coup d'entrée. Un sans-faute, qui s'annonçait après les demi-finales de la poursuite individuelle et les victoires des deux «frères» picards, Philippe Ermenault (29 ans), champion du monde en titre, et Francis Moreau (33 ans), le vétéran. Tous deux disposant respectivement de l'Ukrainien Simoneko et de l'Allemand Bartko. La finale attendue a tenu toutes ses promesses. Jusqu'au 2e kilomètre Moreau est champion du monde, comptant jusqu'à huit 10es d'avance, mais Ermenault déroule et, au 3e km, prend la tête pour ne plus la quitter. Lui qui avait pensé raccrocher après son titre mondial, conquis l'an dernier à Perth, prend sa revanche de la finale des Championnats de France. «A huit tours de l'arrivée, j'ai pensé craquer. Mais j'ai été au-delà. Je ne voulais surtout pas avoir de regrets», avouera-t-il. Quant à Moreau, sa médaille d'argent («une immense déception»)sera sans doute son cadeau d'adieu. Champion du monde de la spécialité en 1991, il a disputé à Bordeaux ce qui pourrait être ses derniers mondiaux. Le bronze est revenu à Bartko.
Plus tôt, c'est la relève française qui avait sonné la charge. Arnaud Tournant réussissant l'exploit de s'i