Bordeaux envoyé spécial
«Le vélo, c'est mon moyen d'exister.» Philippe Ermenault existe donc. Et bien. Mercredi soir, sur la piste de Bordeaux-Lac en finale de la poursuite individuelle, le Picard a mis en pratique sa conduite de vie. La méthode, loin des discours, a en tout cas prouvé son efficacité. Ermenault a décroché son deuxième titre mondial consécutif. Une victoire acquise dans les deux derniers kilomètres, dans une finale franco-française. L'homme est sage, c'est là une qualité. Il parle assis sur son vélo d'entraînement, le visage ruisselant de sueur. Le boulot, son autre credo: «J'attache énormément d'importance au travail. Je suis un perfectionniste. Et si j'en suis là aujourd'hui c'est grâce à cela.» Son entraîneur, Jacky Mourioux, ne dit pas autre chose: «Philippe est un très gros bosseur, très appliqué et particulièrement sérieux dans sa préparation.» Tout chez lui transpire l'application, l'obstination et la détermination. Ermenault fait partie de ces perpétuels insatisfaits, de ces repousseurs de limites qui ont un besoin chevillé au corps de se lancer un défi. Pendant la finale, alors qu'il a un coup de moins bien, il se fixe un nouvel objectif. Il dit: «Lorsque j'ai vu que j'étais mené au 2 kilomètres, j'ai craqué moralement. Mais je ne voulais pas céder sans les honneurs et je me suis dit que même une médaille d'argent, il fallait savoir la mériter. J'ai eu une bouffée d'orgueil.» Et l'or le rattrape en bout de piste. A part l'or, personne ne semble ca