Marseille, de notre correspondant.
Sur les hauteurs de la Commanderie, dans la campagne marseillaise, un public digne d'un match de deuxième division suit chaque entraînement de l'OM depuis le début de la saison. «Robeeeert!» «Laurent!» «Chriiiistophe!!!»«Ravanellllli!» Dans l'hystérie, la chasse aux autographes est ouverte. A l'écart, Rolland Courbis contemple le manège: «Ce sont surtout des touristes. Les minots marseillais n'ont pas l'air aussi éberlués.» Mais l'entraîneur marseillais sait que la rumeur a précédé la reprise du championnat: le grand OM est de retour. Une certitude pour les supporters. 39 909 personnes ont donc pris une carte d'abonnement, un record en France, alors qu'elles n'étaient que 17 000 l'an passé. Le club y voit l'effet combiné du Mondial, d'un recrutement ambitieux et du retour en coupe d'Europe. Mais pour la ville, cinq ans après le titre européen, c'est la folie OM qui redémarre. Rolland Courbis l'a bien mesuré: «Dans un endroit aussi touché par le chômage, les gens ont trouvé les moyens d'acheter parfois deux, trois, quatre cartes par famille (1), ça ne peut pas laisser insensible, sinon on est des abrutis. L'OM, ce n'est pas leur club, c'est leur vie. Si tu ne les respectes pas, tu ne les vexes pas: tu les tues.» L'entraîneur s'en est encore rendu compte, samedi dernier, lorsque son équipe était menée 4 à 0 à la mi-temps par Montpellier: «Je me suis fait plus insulter en quarante-cinq minutes qu'en quinze mois ici.» Coach de l'OM depuis un