Bordeaux, envoyé spécial.
Né au Japon, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale , le «keirin» est à coup sûr la discipline du cyclisme sur piste la plus méconnue en Europe. Pourtant l'épreuve, exclusivement masculine, inscrite aux championnats du monde depuis 1980, ne manque pas d'attrait ni d'originalité. A commencer par la présence sur le plancher de ces engins motorisés, un brin rétro, qui ne sont pas sans rappeler ces «bolides» que des teenagers épris de vitesse rêvaient de piloter, banane au vent. Mais là, c'est de vélomoteur qu'il s'agit, avec, en guise de pointe, une machine qui atteint au maximum 45 km/h. Un drôle d'engin donc. Qui tient le premier rôle, puisqu'il effectue les trois quarts de la course en tête. Le règlement du keirin est en effet relativement simple. Sur les 2 km (8 tours) du parcours, les six participants restent placés derrière l'engin, sans pouvoir le dépasser. Mission du «bolide»: donner la cadence (35 km/h) avant d'accélérer à trois tours de l'arrivée (45 km/h) et s'effacer à 625 mètres (à deux tours et demi de l'arrivée). En gros, le rôle du motard équivaut à celui de l'équipier du sprinter sur route. Un principe simple, mais une réalité plus complexe. Car, derrière le Derny (la marque la plus fréquente de la «mob»), les places coûtent cher. Il faut «gicler» dans les meilleures conditions. «Le keirin est une épreuve à la fois technique et tactique», explique Gérard Quintyn, l'entraîneur de l'équipe de France: «Elle dissimule une part d'incer