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Libération

Voile. Au Grand Prix de la Trinité, tout a changé: les bateaux, les skippers et les sponsors. Multicoques, la nouvelle vague

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publié le 31 août 1998 à 8h37

La Trinité-sur-Mer, envoyé spécial

Fin de crise, air de reprise. Le moral des troupes navigantes semble indexé sur les courbes de croissance économique. Milieu fragile, activité aléatoire, la voile a souffert durant la dernière décennie d'une apathie des investisseurs. Mais la tendance semble s'inverser. Nouveaux bateaux, nouveau skippers, nouveaux organisateurs. Transat de référence, la Route du rhum, qui partira le 7 novembre de Saint-Malo, accélère le mouvement, mais n'explique pas à elle seule l'embellie actuelle. Inventaire des raisons d'y croire, à l'occasion du grand prix de La Trinité-sur-Mer, troisième épreuve du championnat de France des multicoques, largement dominé (sept des huit manches disputées), hier, par Loïck Peyron.

Un quatuor. Depuis 1992, ils sont quatre marins à avoir tenu à bout de bras un édifice mis en péril par le retrait des sponsors et le vagabondage de leurs devanciers célèbres, toujours enclins à aller voir ailleurs si la mer est plus bleue. Loïck Peyron, 37 ans, soutenu par Fugicolor, et Laurent Bourgnon, 32 ans, aidé par Primagaz, ont mis en scène une rivalité qui manqua parfois de tourner au duel singulier. Pour leur donner la réplique, Paul Vatine, 41 ans, longtemps en phase avec la région Haute-Normandie et qui vient de se tourner vers Chauss'Europe, et Francis Joyon, 43 ans, en symbiose avec Banque populaire, ont mis du coeur à l'ouvrage pour faire oublier que, derrière, il n'y avait pas grand monde. Car, devant la récession, les marins mis