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Libération

A chaque Grand Prix, une tranche d'histoire de la F1. Williams, la maison austère.

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publié le 12 septembre 1998 à 11h45

Monza, envoyé spécial.

L'écurie Williams n'est pas un endroit où il fait bon vivre. On peut y gagner des courses, souvent. Des titres mondiaux, parfois, mais sûrement pas y trouver trace de chaleur humaine. L'équipe britannique détient la réputation la plus épouvantable du paddock, mais Frank Williams feint de l'ignorer. Pourtant, ce patron intraitable voue une admiration sans bornes aux pilotes. Pour s'être essayé au pilotage dans sa jeunesse, Frank Williams, tétraplégique suite à un accident de la route en 1986, sait ce que cet exercice suppose de qualités et de courage.

A ses débuts, Williams parvenait à nouer des relations d'amitié avec ses pilotes. A la fin des années 60, il était très lié avec Piers Courage, un héritier des bières du même nom. Williams a d'ailleurs cessé de courir, jugeant que son copain avait plus de talent que lui. C'est ainsi qu'il commença sa carrière de «directeur d'écurie» en mettant une voiture à la disposition de Courage. «Nous étions voisins et nous avions le même âge. Nous nous sommes côtoyés en F3 et en F2, puis nous avons décidé de tenter l'aventure de la F1 ensemble.» Une aventure qui devait s'achever de façon tragique quand Courage se tua aux Pays-Bas, en 1970, au volant d'une De Tomaso préparée par Williams. Durs au combat. Inconsciemment, c'est peut-être cet accident qui devait pousser Frank Williams à engager des pilotes durs au combat, donnant l'impression de bousculer les risques, sans trop se soucier des conséquences d'un accident g