«Je fais du triathlon comme je me brosse les dents.» Simon Lessing
résume ainsi sa méthodologie qui l'a consacré quintuple champion du monde de triathlon. «Pour moi, faire du sport a toujours été une obligation, poursuit-il. Pratiquer le triathlon est naturel, cela fait partie de ma culture, de mon hygiène de vie physique et mentale.» L'homme est serein; regard malicieux et vanne facile. Quand Lessing se fait modeste («Je ne suis pas l'Iron man»), il y a, derrière, une volonté d'ébrécher la statue du sportif total.
Milieu confidentiel. Depuis vingt ans, le mythe de l'Iron Man (le «surhomme» capable de maîtriser les trois disciplines) colle au monde feutré et confidentiel du triathlon. L'image agace les organisateurs de courses et les triathlètes. Paradoxe, elle est constamment reprise et utilisée. Elle excite la curiosité, suscite l'admiration, et attire les spectateurs. Le mythe gouverne le sport en général, celui-là en particulier. Lessing perpétue cet idéal. Le Britannique monopolise les conversations, s'étale sur les affiches, fait référence. L'Iron Tour, tour de France du triathlon, ne déroge pas à la règle. On décrit ses exploits réalisés début septembre, où il a encore assommé les championnats du monde à Lausanne. A la clé: un quatrième titre mondial, après ceux obtenu en 1992, 1995 (1) et 1996, sur la distance olympique (1,5 km de natation, 40 km de vélo, 10 km de course à pied). «C'est très clair, aujourd'hui il y a Simon et les autres», résume Christophe Atry, ancien