Talence (Gironde) envoyé spécial
La pluie est battante. Marie Collonvillé, le cheveu blond coupé à la garçonne, se fige sur la piste d'élan du saut en longueur. Elle est ruisselante. Les bras en l'air, elle mouline pour attraper des barres imaginaires. Comme si elle s'apprêtait à prendre son envol. «L'air me fascine, dit elle. Je voudrais aller le plus haut possible.» Numéro 1 française de l'heptathlon (1), septième du Challenge mondial après l'épreuve du Décastar de Talence, Marie et son 1,63 m détonnent dans un univers de gabarits hors normes. Elle n'a pourtant aucun complexe à aller tanner les spécialistes nationales de la hauteur avec des sauts à plus de 1,90 m. C'est que Marie Collonvillé, 24 ans, est une tenace. Ces performances, elle les doit à un travail d'une justesse exceptionnelle. «Marie fait de l'athlétisme depuis quatorze ans, confirme son entraîneur de toujours, Jean-Paul Bourdon, prof de gym dans le civil. Elle vit complètement cette discipline depuis qu'elle a rejoint le collège Jean-Marc-Laurent d'Amiens.» Très jeune, Marie Collonvillé en pince beaucoup pour le 400 mètres haies. Mais elle sait que sa taille tient du handicap. Elle dit: «Mon entraîneur a eu l'intelligence de me faire découvrir les autres disciplines.» «C'est une athlète très équilibrée», répond son mentor. Le tandem communique à merveille.
Ce point fort n'est qu'une petite partie d'un éventail de dons. L'environnement très approprié de son collège spécialisé lui a aussi permis de cumuler les