New York envoyé spécial
Roy Emerson, facétieux sexagénaire australien, avait cru bon de dire avant la demi-finale qui opposait Sampras à Rafter: «Pete n'a pas besoin d'égaler mon record de douze victoires en grand chelem. Il est encore jeune et a tout le temps.» Sampras l'a exaucé à son corps défendant. Son corps? En l'occurrence, le quadriceps de la cuisse gauche, qui a déclaré forfait alors que l'Américain menait 4-2 dans le troisième set. «J'ai frappé une volée de revers, je me suis réceptionné sur la jambe gauche et j'ai senti un étirement, expliquera Sampras. C'est uniquement à l'adrénaline que j'ai pu poursuivre le match.» Sur une jambe. Même s'il empoche tout de même la troisième manche avant de s'incliner en cinq sets: 7-6 (10-8), 4-6, 6-2, 4-6, 3-6.
Grosse perte. «C'est juste un coup de malchance», martèle Sampras après le match. Qui lui coûte quand même cher. Il a perdu samedi un peu plus qu'une demi-finale. Envolé jusqu'à l'Open d'Australie le record d'Emerson. En attente celui de Connors (cinq victoires à Flushing pendant l'ère open). Remise l'opportunité de remporter deux tournois du grand chelem la même année, comme en 1993, 1994, 1995 et 1997. Et peut-être compromise sa 1re place mondiale à la fin de la saison pour la sixième fois. Car Sampras va devoir cravacher pour tenir son rang. Sa cuisse le lui permettra-t-elle? «Juste un coup de malchance.» Sans lequel il aurait battu Rafter dans ce match où les points à plus de trois, quatre échanges passaient pour des m